Les artistes grecs, comme leur pays, vont mal : l’AC, l’art dit contemporain, le marqueur de la mondialisation financière, pourrait-il venir à leur secours ?
Le 10 février 2016, le ministre grec de la Culture nommait Jan Fabre curateur du Festival international d’Athènes et d’Epidaure. Ce festival, principal pourvoyeur de subventions et d’emplois, est une référence depuis plus de soixante ans et il tâche de se maintenir malgré la crise qui secoue le pays. Le belge Jan Fabre, vedette internationale de l’AC, est célèbre pour avoir collé des scarabées au plafond d’un Palais de Bruxelles, exposé au Louvre des dessins « au sang» puis, plus tard, pour avoir organisé un « lancer de chats » horrifiant les amis des animaux et mille autres joyeusetés très contemporaines et transgressives, applaudies par les milieux officiels. Il a « carte blanche » avec 5 millions d’euros. Le précédent directeur ayant voulu réformer le festival avait fait des trous dans la caisse, il reste peu de temps : sans doute les Grecs espèrent–ils que Jan Fabre, chouchou des institutions et du milieu arty, aura le bras long pour dénicher des subsides et proposer une programmation plus ouverte à l’international donc garante du rayonnement du festival grec. Mauvais calcul.