DE CHRISTINE SOURGINS |
Le Canard du pianiste relaie régulièrement le blogue de Christine Sourgins qui nous propose un propos exempt de toute idéologie. Pas de conservatisme frileux ni de modernisme béat, mais un éclairage toujours inattendu et pertinent rendu possible par un sens des réalités économiques (qui libère la pensée de l’abstraction idéologique) et une érudition dans les Arts plastiques, au service des artistes libres dont Christine Sourgins est une alliée bienveillante. « Au fil des semaines ses articles fournissent des outils pour répondre avec pertinence aux questions récurrentes que vous me posez sur l’Art, en démontant les manipulations et en décomplexant votre pensée. » Fabrice Eulry |
mardi 18 décembre 2018 : L’épopée de « Face à l’Art »2018 se termine sur la nomination de Jean de Loisy à la tête de l’Ecole nationale des Beaux-arts de Paris. Echec, donc, de la bronca organisée par ceux qui désiraient voir les générations se renouveler… en leur faveur ( Grain de sel 20/11/18 cliquez). La place n’est pas de tout repos : l’école est déchirée par des affaires de harcèlements et de racisme qui vont finir au pénal, au point que le précédent directeur fut enfariné par ses étudiants ! Du côté des méga-collectionneurs : perfectionnement des réseaux. Le groupe Les Echos-Le Parisien (qui détient Connaissance des arts), pôle média du géant du luxe LVMH que préside Bernard Arnault, vient de créer sa maison d’édition de livres d’art « In fine »… Les méga-mécènes aiment détenir le plus de maillons possibles dans la chaîne de promotion de leurs poulains artistiques…Mais l’année se termine aussi, hélas, par la disparition du site « Face à l’Art » né en 2000, ce salon virtuel était géré par une association de peintres (1) qui sortaient, grâce à internet, d’un isolement né dans les années 70 après le fameux « retour à l’atelier » : à l’aube des réseaux sociaux, tous les espoirs étaient permis. L’originalité de Face à l’Art fut d’organiser un partenariat critiques/peintres sous forme d’une cooptation croisée et de faire office de lanceur d’alerte, directement ou par l’action personnelle de ses membres, dont certains publièrent des livres sur l’état déplorable de la Peinture en France (2). Non contents de se prendre en main, de s’impliquer dans des expositions, (il appartiendra à une nouvelle génération de suivre cet exemple) ces artistes montèrent des colloques comme celui d’ARTSENAT en 2003 avec exposition à l’Orangerie et dans les jardins du Sénat ; des tables rondes sur l’exclusion des peintres réunirent des personnalités du monde de l’art (3) ce que résume bien la petite vidéo de Claude Yvans (Cliquez ici).A partir de 2006, Face à l’Art animera un blog de discussion, autour de l’interventionnisme étatique dans la création, des soi-disant “retours de la Peinture”, ou du discrédit de celle-ci dans les écoles nationales, ou encore des dérives d’un Art financier chéri par la mondialisation. Un dernier colloque au Sénat, en 2013, porta sur « Trente ans de création dirigée par l’État, constat, conséquences et perspectives, 1982-2013 » (4). Mais les politiques ne se saisiront pas du dossier, laissant la bureaucratie continuer son travail de sape. |
UN NOUVEAU GRAIN DE SEL
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