JACKY MILLIET A JOUÉ JUSQU’À 92 ANS

Un témoignage de Fabrice Eulry :

Le clarinettiste suisse, parfois mon chef d’orchestre, parfois mon compagnon de route en duo, et toujours mon ami, vient de tirer sa révérence après une carrière incroyable. Songez que j’écris cela en 2024 alors qu’il a joué et enregistré avec les fondateurs de la musique Nouvelle-Orléans :

Bill Coleman, Mezz Mezzrow ou Albert Nicholas, en passant par Barney Bigard, Ed Hubbles et Benny Waters (lui-même musicien de King Oliver : King Oliver c’était avant Louis Armstrong !) tous ces pionniers… dont Jacky Milliet connaissait très bien la musique.

Ici à Fayence sur la Côte d’Azur en 2010

Très influencé par Georges Lewis, Jacky Milliet jouait sans partition (bien qu’ayant appris le solfège dans ses jeunes années comme tous les Suisses et les Germains dans des harmonies municipales, lien social de bourgs) mais surtout, c’est un des derniers musiciens qui jouait le Nouvelle-Orléans à l’ancienne, c’est à dire sans même prendre connaissance des grilles d’harmonie. Le « tout à la feuille » qui frotte parfois, mais devient génial de spontanéité quand ça passe.

Tout a été écrit sur son épopée musicale avec les pionniers, et je vous renvoie aux nombreux entretiens qu’il a patiemment accordés à ce sujet. Mais moi dans le fond, je sais que même s’il n’a jamais rien réclamé pour lui-même, il aurait aimé qu’on l’interroge un peu plus sur ses projets musicaux personnels au lieu de se focaliser uniquement sur la légende de cette musique dont il fut à la fois témoin, acteur, et relais. C’est pourquoi je vous livrerai quelques anecdotes plus personnelles sur sa propre carrière.

« Inutile de vous dire quel plaisir nous avons à jouer pour vous ce soir » était la phrase rituelle mais à chaque fois bien ressentie, qui démarrait sa présentation.

En 1995 Jacky Milliet vint à Paris jouer au fameux Slow-club, dancing de la Rue de Rivoli, dans lequel je jouais aussi régulièrement sous mon nom ou comme accompagnateur. À cette époque, Jacky avait une formation sans pianiste. Grâce à Enzo Mucci qui était son bassiste et nous présenta, Jacky eut l’idée d’en intégrer à nouveau un après que j’eus improvisé avec eux.

À partir de là, nous jouâmes régulièrement 25 ans ensemble

Notable très en vue (il tenait une pharmacie de famille d’une grande réputation) Jacky Milliet n’a jamais vécu de sa musique : pour autant plus d’un musicien professionnel et plus d’un chef d’orchestre pouvait apprendre de sa rigueur, de son sens de l’organisation, et de son humanité. Malgré cette notabilité qui aurait pu l’embourgeoiser, il sortait constamment de la zone de confort qu’elle lui procurait, et bien que pétri de trac, il n’hésitait ni à risquer sa réputation devant sa classe sociale, ni à accepter d’aller porter la bonne parole musicale au fin fond de lieux improbables lorsque je le lui proposais !

En trio avec Gabriel Equerre et Fabrice Eulry à Fayence en 2010.

Au milieu de ces génies de la Nouvelle-Orléans et de tant d’orchestres européens qui tentaient de suivre leur voie avec passion, comment trouver la sienne ? En bon chef d’orchestre dandy, Jacky Milliet eut l’intelligence de bien s’entourer et de trouver sa voie dans un style très musicalement esthétique, inspiré par la démarche d’autres solistes et chefs du vieux continent comme les Anglais Chris Barber et Monty Sunshine, ou les Français Claude Luther, Marc Laferrière ou Maxime Saury, avec des compositions personnelles très mélodiques, ou des reprises de chansons françaises qu’il faisait swinguer.

crédit : Gérard Demonchy

Je me fis un plaisir d’en orchestrer sur nos albums… Pratiquant moi-même la clarinette, et en connaissant un peu les ressources, nos nombreuses heures de duo finirent (parfois) par me donner d’anticiper son phrasé de manière à en trouver spontanément le contrepoint ; un jeu auquel je me prêtais avec malice et qui le faisait rire ! Un stade de complicité qui pouvait parfois faire croire au public que tout était répété.

Jacky avait une classe à la Roger Moore. De passage à Paris pour jouer au Caveau de La Huchette avec son orchestre, il vint jouer quelques morceaux avec moi alors que j’officiais au George V : la direction me demanda tout de suite de l’engager en me disant que « lui et sa musique collent parfaitement avec le décor » !

En 2012 -nous avions déjà 4 ou 5 albums en commun, je lui proposais de produire un nouveau disque : « Je vais avoir 80 ans, est-ce que cela a encore du sens ? » me répliqua-t-il, toujours élégamment en retrait. J’insistais et cela donna l’album : Escapade symphonique. Même si nos concerts s’espacèrent un peu dans les années 2010, nous jouâmes régulièrement jusqu’à l’ère covidique. Suite à quoi ses apparitions sur scène se sont raréfiées, mais il m’écrivit lors de notre échange de voeux début 2023 qu’il avait joué près de chez lui pour Noël.

Ici à Morges en conférence sur le swing, avec Fabrice Eulry
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TOURNÉE DE NOËL À PARTIR DU 1er DÉCEMBRE !

Et commençons par l’affiche du premier concert, sur le piano Steinway de la commanderie des Templiers que vous entendrez sonner en cliquant sur la vidéo tout en bas.

Au programme : répertoire de Noël, gospels, et autres…
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2 PIANOS BOOGIE 3 PIANISTES

Voici un souvenir du festival Blues en Aveyron 2024 :

Le 28 septembre 2024 au Prieuré du sauvage : 2 PIANOS BOOGIE 3 PIANISTES

(festival Blues en Aveyron 2024) une improvisation pleine d’humour et de spontanéité avec Anne Cadilhac, Michel Crosio, Fabrice Eulry.

N’hésitez pas à partager cette petite vidéo !

Blues en Aveyron vous donne rendez-vous en 2025 !

Le final du Vol du bourdon en boogie-woogie : (lors d’un de ses spectacles à en Bobino 2003) morceau que Fabrice Eulry a repris pour Blues en Aveyron 2024 :

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EN MARGE DE BLUES EN AVEYRON 2024

En marge de Blues en Aveyron, la fondation Résonnance France offrait deux concerts à l’hôpital de Rodez les 25 et 27 septembre derniers.

L’hôpital disposant d’un piano à queue dans son hall d’accueil, une salle de spectacle a été improvisée à la grande joie des patients, visiteurs et du personnel pour qui la pause déjeuner fut choisie comme créneau horaire de manière à en profiter.

Le programme de Fabrice Eulry, de Bach au blues, donnait un avant-goût du festival 2024.

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D’AUTRES PRECISIONS SUR BLUES EN AVEYRON

Le 28 septembre au Prieuré du sauvage, les duels de pianistes mettront à l’honneur, outre les classiques du boogie et des reprises de Ray Charles, des blues et boogie issus d’improvisations et de compositions personnelles qui donnent lieu à des 2, 4, ou 6 mains accompagnés parfois à la batterie, et toutes sortes de formules folles et rebondissantes qui créent des jeux scènes spontanés, fantaisistes, et spectaculaires.

Les pianistes :


Outre Fabrice Eulry, Anne Cadilhac (également comédienne qui donne des spectacles musicaux au festival d’Avignon) a aussi participé à plusieurs festivals de boogie (Trivy Blues en Aveyron…). En plus de sa maîtrise pianistique, c’est une chanteuse qui a déjà captivé l’auditoire dans le passé de Blues en Aveyron.

Michel Crosio, pianiste éclectique…

d’une grande culture musicale allant de Bach à la musique afro, a beaucoup voyagé (USA, ALLEMAGNE…) ce qui lui a permis d’accompagner les plus grands du Rythm’n blues (et même du Reggae !).

En haut à droite de l’affiche, le QR code pour réserver sur Weezevent :

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DUELS DE PIANO-BOOGIE

8 ème édition !

Le 28 septembre 2024 vous assisterez à des DUELS de PIANO-BOOGIE avec Michel Crosio, Anne Cadilhac, et Fabrice Eulry, au Prieuré du Sauvage (Druelle, Balsac près de l’aéroport de Rodez) – site éblouissant classé et restauré grâce aux efforts titanesques de l’association Les Amis du Prieuré de Sauvage (partenaire officiel d’événement) à qui nous présentons nos remerciements.

Le lien et le QR code pour réserver sur Weezevent :

https://my.weezevent.com/blues-en-aveyron-2024?_gl=1*2ohivv*_gcl_au*MTg2MzIzNjkwOC4xNzI0MzE3NjgwLjI5MDY4ODAzNS4xNzI0MzE3Njg3LjE3MjQzMTc2ODY.*_ga*MTUxODk5NjEyMy4xNzI0MzE3Njgx*_ga_39H9VBFX7G*MTcyNDMxNzY4MC4xLjEuMTcyNDMxODc5MC41OS4wLjA

Anne Cadilhac et Fabrice en duo lors de l’édition 2020 de Blues en Aveyron
J.P. Bertrand V.Demange F.Eulry : Blues en Aveyron lors de l’édition 2023
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LE DERNIER CONCERT DONNÉ À LA GLORIEUSE SALLE DU CONSERVATOIRE DE BRUXELLES

Saluons la mise en ligne d’une vidéo de I can’t stop lovin’ you.

Il s’agit du début du récital de Fabrice Eulry donné au printemps dernier dans la glorieuse salle du conservatoire de Bruxelles, juste avant sa fermeture pour travaux qui vont durer plusieurs années.

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7 NOVEMBRE RAG

Ce ragtime, atypique composition personnelle, est désormais à disposition sur le site fabriceeulry.fr

https://fabriceeulry.fr/#disco

On peut aussi l’entendre sur le disque Piano solo (1992)

Fabrice Eulry nous raconte la genèse de ce morceau :

« Le mouvement est assez enlevé, et dans l’exécution, le respect du tempo (pas de rubato) n’enlève rien à l’étrangeté des harmonies.

7 novembre rag doit plus à K… (la personne qui l’a inspiré), qu’à son compositeur

un extrait de la partition de 7 novembre rag

En effet, lorsque j’ai composé cette pièce à l’âge de 18 ans, je tentais alors de surpasser mes connaissances musicales du moment, de les « anticiper de quelques années » pour produire quelque atmosphère qui corresponde à la vision esthétique que m’inspirais la personne à qui ce morceau serait dédié, en utilisant un matériau pianistique que je ne maîtrisais pas encore.

Pour y arriver, j’imaginais que l’idée même de composer pour cette personne, suffirait à générer ce que j’étais pourtant dans l’incapacité de produire à ce stade.

Ce rêve se réalisa.

Du premier jet à la forme définitive, ne s’écoulèrent que deux petites semaines. Comme plongé dans l’inconscience de mes carences, j’étais dynamisé par un bonheur que seul l’Art autorise en vous laissant acter quelque chose de grand pour une personne sans que son indifférence y change rien, et je faisais progresser cette composition sans caler dès que je me retrouvais au piano, baigné dans un bonheur absolu.« 

Fabrice Eulry

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FESTIVAL BLUES EN AVEYRON 2024

Le 28 septembre 2024 vous assisterez à des DUELS de PIANO-BOOGIE avec Michel Crosio, Anne Cadilhac, et Fabrice Eulry, au Prieuré du Sauvage (Druelle, Balsac près de l’aéroport de Rodez) – site éblouissant classé et restauré grâce aux efforts titanesques de l’association Les Amis du Prieuré de Sauvage (partenaire officiel d’événement) à qui nous présentons nos remerciements.

le lien et le QR code pour réservez sur Weezevent :

https://my.weezevent.com/blues-en-aveyron-2024?_gl=1*2ohivv*_gcl_au*MTg2MzIzNjkwOC4xNzI0MzE3NjgwLjI5MDY4ODAzNS4xNzI0MzE3Njg3LjE3MjQzMTc2ODY.*_ga*MTUxODk5NjEyMy4xNzI0MzE3Njgx*_ga_39H9VBFX7G*MTcyNDMxNzY4MC4xLjEuMTcyNDMxODc5MC41OS4wLjA

Merci également au public et à l’association La Musique d’été de nous accueillir dans le cadre de notre festival et sa 8ème édition au sein de ce site fastueux. Quelques mots sur l’histoire de lieu : Le Prieuré du Sauvage a été construit à la fin du XIIème siècle par les moines de l’ordre de Grandmont. Cet ordre monastique a été crée en 1124 par un certain Etienne de Muret originaire du Limousin.

Aspects actuels après une restauration de presque trente années : le Prieuré revient de loin !

Cet ordre perdura plus de 6 siècles au cours desquels il connu ses heures de gloires avec plus de 150 prieurés, prés de 2000 religieux, des biens assez colossaux et une immense popularité ; il traversa aussi des périodes très difficiles liés aux guerres de 100 ans, de religions, mais aussi des conflits internes entraînés par la cohabitation tumultueuse entre clercs et converts. Cet ordre est assez méconnu du fait qu’il était peu puissant, très discret et qu’il a été aboli il y a plus de 200 ans, exactement en 1789 par le pape Clément XVI.

A la révolution ce bâtiment fut déclaré bien national et vendu en 1793 à Joseph Guizot de Balsac qui s’en servit, d’une part, comme carrière de pierres pour construire la maison de maître et le corps de ferme du Sauvage, et d’autre part, il utilisa la partie dite conventuelle comme cave vinaire car ce prieuré avait la particularité de posséder d’importants vignobles exploités par les moines, mais aussi par la suite, avec Guizot et ses descendants, la culture de la vigne perdura jusqu’à la fin du 19ème siècle ou l’arrivée du phylloxéra mis un terme à cette exploitation.

A partir de ce moment-là, le site fut abandonné, livré au pillage, s’écroula et devint une ruine ; une partie fut recouverte d’une épaisse couche de terre et la végétation l’envahit. Laissé à l’abandon pendant plusieurs décennies, la famille Palayret, propriétaire des lieux décida en 1981 de faire inscrire ces ruines à l’inventaire des monuments historiques, et en 1968 une tentative de sauvegarde avorta. En 1995, fut crée l’association « Les amis du Prieuré du Sauvage ».

C’est le Dr Michel Arnal qui devint le président de cette association, cela jusqu’en 2006 ou il céda la présidence au Dr Marc Dugué-Boyer. En 20 ans, le site est passé d’un état de ruine, envahit par la végétation et oublié de tous en un lieu magnifique, agréable, reposant où il est désormais possible d’y organiser des manifestations festives ou culturelles. Cette résurrection a pu se faire grâce à la participation de nombreux partenaires privés ou publics, manuels ou financiers, avec le concours des bâtiments de France, sans oublier les scouts présent tous les étés et les nombreux bénévoles.

Sous l’oeil bienveillant d’un moine de l’ordre de Grandmont, Victor Demange et Fabrice Eulry en pleine action lors de l’édition 2023

Notre moine apprécie le prompt renfort de Jean-Pierre Bertrand !
Ces duos, très improvisés, reposent sur une synchronisation parfaite des basses des deux pianos, un petit coup d’oeil sur la main gauche du partenaire n’est pas de trop !

Des projets sont toujours en cours en collaboration avec les bâtiments de France mais aussi avec les services de l’archéologie car la restauration n’est pas terminée et va se poursuivre encore de longues années. Des manifestations ont lieu tous les étés : concerts, spectacles, visites guidées et commentées, le site est ouvert au public tous le samedis de 14h a 18h en juin, juillet et août ainsi que lors des journées du patrimoine, il peut être aussi, ouvert à la demande pour des visites de groupes. Pour tout renseignement, prière de s’adresser à R. Teyssèdre par téléphone au 05 65 69 37 95 ou 06 30 64 65 35.

Le festival Blues en Aveyron est honoré de faire partie, pour la 3ème fois, de cette aventure historique dans le cadre de son projet culturel. Voici quelques photos de l’édition 2023 : réservez sans hésitation sur Weezevent à partir du 15 août !

Public captivé !
Un soutien à la batterie pour les deux basses ronflantes à l’unisson
Quatre-mains et un doigt
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ROCK’N ROLL À TAUSSAC

Le rock’n roll seulement avec un piano ?

Question de main gauche et de rythme !

… Sans oublier aussi un gros travail à la main droite.

… Ah, il faut varier les tonalités et les choisir en fonction de l’impact sonore nécessaire puisqu’il n’y aura pas d’autre instrument sur scène. Donc, il faut bien connaître toutes les tonalités (24)…

… et connaître le répertoire, au moins une quarantaine d’incontournables…

et enfin être en pleine forme… c’est très physique le rock’ n roll.

En définitive, beaucoup d’exigences pour une musique réputée primaire !

Mais on oublie le principal, le public vient pour s’amuser, il faut donc avoir beaucoup de plaisir à partager !!!

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