QUAND LE PATRIMOINE DEVIENT UN PANNEAU PUBLICITAIRE

Les fruits de l'AC à Versailles Quand le patrimoine devient un panneau publicitaire pour produits financiers

mardi  17 février 2015 :

Versailles, laboratoire du malaise patrimonial

« Versailles, ce passionnant laboratoire de notre malaise patrimonial », la formule est d’Alexandre Gady, universitaire et président de la SPPEF (1) dans une tribune libre parue dans le dernier numéro de l’Objet d’Art.
Chacun connaît la politique d’ouverture du Palais, pour ne pas dire d’entrisme, déployée au profit de l’Art dit contemporain, l’AC, officiel et financier. On a tout dit sur ces opérations de captation du patrimoine au service d’intérêts particuliers. Une pièce d’une collection privée exposée dans un lieu de prestige historique voit sa cote renforcée, ce qui pose un grave problème de neutralité au service public. Mais on nous assurait que l’opération était, comme disent les américains, « gagnant/gagnant » pour Versailles aussi. Grâce à Koons (2008), Veilhan (2009), Murakami (2010) Venet (2011), Vasconcelos (2012), Penone (2013), Lee Ufan (2014), en attendant prochainement  Anish Kapoor (du 16 juin au 1er novembre 2015), Versailles gagnait…des entrées supplémentaires… donc des euros !

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Problème : le palais de Versailles a-t-il besoin de public supplémentaire ? Oui, si l’on est fonctionnaire et que l’on participe à cette course effrénée au chiffre pour faire mousser sa carrière…au détriment du château qui souffre de cet afflux de visiteurs. Au point que la sagesse serait d’établir un numérus clausus, mais la bureaucratie culturelle fait mine de ne pas comprendre que le Palais est fragile et non extensible. Si elle le pouvait, elle construirait des ailes supplémentaires, certains y pensent, n’en doutez pas : passer à la postérité comme constructeur de Versailles au XXIème siècle, quelle gloire pour l’architecte, le « mécène », l’administrateur et le politique qui conduirait la manœuvre !
Utopie ? Que nenni. Comme Versailles étouffe, les supposés gardiens du patrimoine ont déjà prévu d’altérer le corps central pour mettre en place un système de «rafraîchissement d’air», la température dans les appartements royaux étant intenable lors des grandes affluences. D’où, s’indigne Alexandre Gady, un véritable «traumatisme» pour le bâtiment avec la « destruction d’un bel escalier du XIXème, dépose d’une partie des marbres du Salon de la Paix, gaines dans les murs, sortie de la soufflerie apparente dans les parquets ». A quand des tapis roulants dans la galerie des Glaces pour accélérer le transit des touristes ? Lire la suite dans le blog de Christine Sourgins, 

auteur de

Concerto en DO# mineur – Fabrice Eulry

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