Remerciements de Fabrice EULRY dans l’ordre de la galerie de photos ci-dessous :
À Victoria Kimenko, ma mécène sur cet évènement plein d’émotions.
À Milana Volodtchenko coordonnatrice du projet… dossiers, traductions et un mois de négociation.
Au saxophoniste Igor Butman(et son public), premier initiateuret décisionnaire final.
Au violoncellisteArseniy Chubachinproposant un répertoire de Chostakovitch ou de Piazolla avec un ensemble de cordes, et intercesseur auprès de M.Butman.
À Francis Hachem pour la photo ci-dessus et à Emil Matveev pour les photos ci-dessous.
La salle était pleine pour accueillir le pianiste qui jouait pourtant pour la première fois en Russie.
À cela plusieurs explications : La curiosité du public qui avait découvert l’artiste sur Internet, mais également l’idée de Victoria Klimenko, (ci-dessous supervisant le concert avec bienveillance depuis sa loge)
Un choc de trois répertoires très éloignés qui n’est possible qu’avec des publics comme celui du conservatoire de Moscou qui cumule ouverture d’esprit, simplicité et érudition ; ce qui fait de cette salle à l’acoustique exceptionnelle, une des plus prisées au monde par les musiciens.
Au programme de Fabrice Eulry, il y avaient deux morceaux russes, deux morceaux français, un allemand et un américain :
C’était au conservatoire royal de Bruxelles au printemps 2024. La valse posthume en la bémol, dite Valse de l’adieu comporte quatre parties (ou quatre thèmes) qui par le génie du compositeur, s’enchaînent merveilleusement.
Les variations improvisées à la manière de Frédéric Chopin sont développées par Fabrice Eulry sur le troisième thème (à partir de 1’57).
Nous ne pouvions nous résoudre à publier un simple article suite au départ de Jacky Milliet pour l’au delà. Aussi Le Canard du pianiste publie à nouveau une conférence sur le swing donnée à la fondation Résonnance en 2016 avec Fabrice Eulry.
On y retrouve les deux compères dans, entre autres, quelques extraits de chansons françaises jouées en swing.Le contexte était celui d’une fin de Master classe, dont l’atmosphère bon enfant transparaît dans la vidéo.
Certains des spectateurs de la conférence était eux-mêmes élèves de la Master classe et avaient donné un mini-concert dans une maison de retraite avec les deux artistes dans l’après-midi, exécutant les morceaux qu’ils avaient appris durant les trois jours de formation.
Fabrice Eulry joue à Rome, pour plusieurs concerts où sont rassemblés les pensionnaires de plusieurs maisons de retraite avec leur proches. Une tournée bien organisée par son président Gianluca, avec des pianos à queue bien accordées et un public toujours aussi vivant qui sait comme toujours, écouter et manifester à la fois… « Complimenti ! »
Au premier concert dans le quartier de Trastevere, c’est le prélude II de Bach (avec variations boogie) et le Vol du bourdon qui ont emporté le plus de bravissimo ainsi que La foule, et La vie en rose que les Romains ont repris en choeur.
Le concert de TrastevereLe début de l’interminable coda de Georgia on my mind part dans les aigües…… Et revient dans les graves pour le tremolo final
Au Deuxième concert à San Bernardo, les bravissimo sont allés à La valse de l’adieu et ses variations, et Les Yeux noirs, mais…
Le concert de San Bernardo
…Mais Fabrice Eulry n’a pas su s’arrêter, après le concert, les résidents partis dîner sont revenus un par un, entendant…
… qu’il s’était remis à l’instrument, dans un répertoire lent, ils se mirent à danser, ou à lui demander des titres, qu’il joua volontiers. Venu pour une heure et demie, il passa finalement trois heures au piano.
Avec la veste, comme pour jouer un dernier pour la route… Puis un der des der… Et ainsi de suite…
Le clarinettiste suisse, parfois mon chef d’orchestre, parfois mon compagnon de route en duo, et toujours mon ami, vient de tirer sa révérence après une carrière incroyable. Songez que j’écris cela en 2024 alors qu’il a joué et enregistré avec les fondateurs de la musique Nouvelle-Orléans :
Bill Coleman,Mezz Mezzrow ou Albert Nicholas, en passant par Barney Bigard, Ed Hubbles et Benny Waters (lui-même musicien de King Oliver : King Oliver c’était avant Louis Armstrong !) tous ces pionniers… dont Jacky Milliet connaissait très bien la musique.
Ici à Fayence sur la Côte d’Azur en 2010. crédit : Gérard Demonchy
Très influencé par Georges Lewis, Jacky Milliet jouait sans partition (bien qu’ayant appris le solfège dans ses jeunes années comme tous les Suisses et les Germains dans des harmonies municipales, lien social de bourgs) mais surtout, c’est un des derniers musiciens qui jouait le Nouvelle-Orléans à l’ancienne, c’est à dire sans même prendre connaissance des grilles d’harmonie. Le « tout à la feuille » qui frotte parfois, mais devient génial de spontanéité quand ça passe.
Tout a été écrit sur son épopée musicale avec les pionniers, et je vous renvoie aux nombreux entretiens qu’il a patiemment accordés à ce sujet. Mais moi dans le fond, je sais que même s’il n’a jamais rien réclamé pour lui-même, il aurait aimé qu’on l’interroge un peu plus sur ses projets musicaux personnels au lieu de se focaliser uniquement sur la légende de cette musique dont il fut à la fois témoin, acteur, et relais.C’est pourquoi je vous livrerai quelques anecdotes plus personnelles sur sa propre carrière.
« Inutile de vous dire quel plaisir nous avons à jouer pour vous ce soir » était la phrase rituelle mais à chaque fois bien ressentie, qui démarrait sa présentation.
En 1995 Jacky Milliet vint à Paris jouer au fameux Slow-club, dancing de la Rue de Rivoli, dans lequel je jouais aussi régulièrement sous mon nom ou comme accompagnateur. À cette époque, Jacky avait une formation sans pianiste. Grâce à Enzo Mucci qui était son bassiste et nous présenta, Jacky eut l’idée d’en intégrer à nouveau un après que j’eus improvisé avec eux.
À partir de là, nous jouâmes régulièrement 25 ans ensemble
Notable très en vue (il tenait une pharmacie de famille d’une grande réputation) Jacky Milliet n’a jamais vécu de sa musique : pour autant plus d’un musicien professionnel et plus d’un chef d’orchestre pouvait apprendre de sa rigueur, de son sens de l’organisation, et de son humanité. Malgré cette notabilité qui aurait pu l’embourgeoiser, il sortait constamment de la zone de confort qu’elle lui procurait, et bien que pétri de trac, il n’hésitait ni à risquer sa réputation devant sa classe sociale, ni à accepter d’aller porter la bonne parole musicale au fin fond de lieux improbables lorsque je le lui proposais !
Jacky Milliet en 2010 à Fayence avec Fabrice Eulry et Gabriel Equerre.
Au milieu de ces génies de la Nouvelle-Orléans et de tant d’orchestres européens qui tentaient de suivre leur voie avec passion, comment trouver la sienne ? En bon chef d’orchestre dandy, Jacky Milliet eut l’intelligence de bien s’entourer et de trouver sa voie dans un style très musicalement esthétique, inspiré par la démarche d’autres solistes et chefs du vieux continent comme les Anglais Chris Barber et Monty Sunshine, ou les Français Claude Luther, Marc Laferrière ou Maxime Saury, avec des compositions personnelles très mélodiques, ou des reprises de chansons françaises qu’il faisait swinguer.
Je me fis un plaisir d’en orchestrer sur nos albums…Pratiquant moi-même la clarinette, et en connaissant un peu les ressources, nos nombreuses heures de duo finirent (parfois) par me donner d’anticiper son phrasé de manière à en trouver spontanément le contrepoint ; un jeu auquel je me prêtais avec malice et qui le faisait rire ! Un stade de complicité qui pouvait parfois faire croire au public que tout était répété.
Jacky avait une classe à la Roger Moore. De passage à Paris pour jouer au Caveau de La Huchette avec son orchestre, il vint jouer quelques morceaux avec moi alors que j’officiais au George V : la direction me demanda tout de suite de l’engager en me disant que « lui et sa musique collent parfaitement avec le décor » !
En 2012 -nous avions déjà 4 ou 5 albums en commun, je lui proposais de produire un nouveau disque : « Je vais avoir 80 ans, est-ce que cela a encore du sens ? » me répliqua-t-il, toujours élégamment en retrait.
J’insistais et cela donna l’album : Escapade symphonique. Même si nos concerts s’espacèrent un peu dans les années 2010, nous jouâmes régulièrement jusqu’à l’ère covidique. Suite à quoi ses apparitions sur scène se sont raréfiées, mais il m’écrivit lors de notre échange de voeux début 2023 qu’il avait joué près de chez lui pour Noël.
Ici à Morges en conférence sur le swing, avec Fabrice Eulry
Et commençons par l’affiche du premier concert, sur le piano Steinway de la commanderie des Templiers que vous entendrez sonner en cliquant sur la vidéo tout en bas.
Au programme : répertoire de Noël, gospels, et autres…
Voici un souvenir du festival Blues en Aveyron 2024 :
Le 28 septembre 2024 au Prieuré du sauvage : 2 PIANOS BOOGIE 3 PIANISTES
(festival Blues en Aveyron 2024) une improvisation pleine d’humour et de spontanéité avec Anne Cadilhac, Michel Crosio, Fabrice Eulry.
N’hésitez pas à partager cette petite vidéo !
Blues en Aveyron vous donne rendez-vous en 2025 !
Le final du Vol du bourdon en boogie-woogie :(lors d’un de ses spectacles à en Bobino 2003) morceau que Fabrice Eulry a repris pour Blues en Aveyron 2024 :
En marge de Blues en Aveyron, la fondation Résonnance France offrait deux concerts à l’hôpital de Rodez les 25 et 27 septembre derniers.
L’hôpital disposant d’un piano à queue dans son hall d’accueil, une salle de spectacle a été improvisée à la grande joie des patients, visiteurs et du personnel pour qui la pause déjeuner fut choisie comme créneau horaire de manière à en profiter.
Le programme de Fabrice Eulry, de Bach au blues, donnait un avant-goût du festival 2024.
Le 28 septembre au Prieuré du sauvage, les duels de pianistes mettront à l’honneur, outre les classiques du boogie et des reprises de Ray Charles, des blues et boogie issus d’improvisations et de compositions personnelles qui donnent lieu à des 2, 4, ou 6 mains accompagnés parfois à la batterie, et toutes sortes de formules folles et rebondissantes qui créent des jeux scènes spontanés, fantaisistes, et spectaculaires.
Les pianistes :
Outre Fabrice Eulry, Anne Cadilhac (également comédienne qui donne des spectacles musicaux au festival d’Avignon) a aussi participé à plusieurs festivals de boogie (Trivy Blues en Aveyron…). En plus de sa maîtrise pianistique, c’est une chanteuse qui a déjà captivé l’auditoire dans le passé de Blues en Aveyron.
Michel Crosio, pianiste éclectique…
d’une grande culture musicale allant de Bach à la musique afro, a beaucoup voyagé (USA, ALLEMAGNE…) ce qui lui a permis d’accompagner les plus grands du Rythm’n blues (et même du Reggae !).
En haut à droite de l’affiche, le QR code pour réserver sur Weezevent :